Juillet 2021 - Après trois ans, je prends enfin le temps de poser des mots sur la pire journée de ma vie, où j'ai vraiment cru perdre l'une des personnes que j'aime le plus au monde, ma fille Lilas qui avait presque 20 mois.
Si j'écris ces lignes c'est pour raconter mon histoire et sensibiliser chacun au fait qu'une assurance voyage peut parfois vraiment sauver des vies. Je ne mesurais pas vraiment l'importance d'une assurance voyage quand je voyageais en solo, mais maintenant que je suis mère de famille je peux vous dire que c'est essentiel. Avant notre départ, nous avions souscrit le CAP Assistance de chez Chapka Assurances.
Notre séjour :
Nous voyageons dans le Yucatan, au Mexique, pendant un mois en road trip avec nos 2 filles, Lilas 20 mois et Elia 4 ans. Après quelques jours à Isla Mujeres, nous posons nos valises à Tulum pour une semaine et nous logeons dans une superbe résidence en échange de maisons. Notre séjour se passe très bien, les filles s'amusent beaucoup et adorent découvrir le Mexique chaque jour.
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Le 27 juillet 2021, une nuit d'enfer :
Il est environ 20 heures et c'est notre dernière soirée à Tulum, nous terminons notre repas dans la maison. A la fin du repas, Lilas qui est debout sur le canapé, fait une chute et se tape la tête sur le bas de la table basse en verre dans le salon. Je vois la chute au loin mais ne sait pas exactement sur quelle partie de la tête elle a cogné. Elle hurle et pleure pendant 10 bonnes minutes. Elle ne saigne pas. Nous la réconfortons, lui mettons de la glace et lui donnons de l'arnica. Elle semble aller mieux. Nous allons nous baigner dans la piscine tous les 4, nous avions promis aux filles un bain de nuit avant de quitter la résidence. Tout va bien, les filles rigolent et jouent comme d'habitude. Vers 21h00, au moment du coucher, Lilas se met à vomir une première fois. Tout de suite nous pensons à la chute mais nous ne nous affolons pas tout de suite en nous disant qu'il s'agit peut-être d'un aliment mal digéré.
Elle s'endort. Une demi-heure elle se réveille en vomissant une nouvelle fois. Nous commençons à nous inquiéter et nous appelons notre famille en France qui nous soutient dans l'idée d'aller aux urgences au cas où...
Nous réveillons Elia, et nous partons tous les quatre direction le premier dispensaire à 10 minutes en voiture, dans le centre de Tulum.
J'arrive au dispensaire avec Lilas, Romain et Elia attendent dans la voiture. J'explique en espagnol le problème, et au moment où je le raconte, Lilas se remet à vomir. Je commence à stresser. Le personnel à l'accueil me dit d'aller à l'hôpital privé international, un peu plus au Nord de la ville.
Nous arrivons là-bas, c'est un petit hôpital. Il n'y a quasiment personne. Nous patientons dans le salle d'attente, pendant ce temps-là Lilas vomit à deux nouvelles reprises. Un médecin ausculte enfin Lilas, il nous dit qu'il faudrait faire un scanner de la tête pour être sûr qu'il n'y ait rien.
On a tout de suite dit OK pour le scanner, on nous a annoncé un tarif de 1200$. Ensuite, je suis retournée dans la salle d'attente avec Lilas en attendant un long moment qu'on vienne nous chercher pour la suite. Pendant ce temps-là, Romain était dans la voiture devant l'hôpital essayant de rendormir Elia et de contacter Chapka Assurances pour la prise en charge des frais hospitaliers. Lilas a recommencé à vomir , je n'arrivais plus à tenir tellement j'étais inquiète. J'ai échangé ma place avec Romain quelques instants, moi dans la voiture et lui dans la salle d'attente. Il a demandé pourquoi l'attente était aussi longue. Une personne lui a répondu qu'il fallait d'abord payer pour avoir le scanner. On était énervé d'avoir attendu tout ce temps, on a dit qu'on était prêt. Avec notre assurance prise chez Chapka Assurances, nous devions avancer les frais si moins de 24h d'hôpital. L'assurance nous rembourserait après avec la facture.
Il devait être minuit environ. Je suis allée avec Lilas dans la salle de scanner. Le scanner était assez compliqué à faire pour Lilas, car à 18 mois c'était très difficile de faire en sorte qu'elle ne bouge pas la tête. Elle pleurait et ne comprenait pas ce qu'il se passait. Finalement, ils ont réussi à faire un cliché.
Nous sommes retournés dans la salle d'attente et avons dû patienter jusqu'à 2h du matin environ pour avoir le résultat. Selon les dires du médecin, les résultats étaient bons: pas de sang visible ni de fracture dans le cerveau mais un traumatisme crânien. Nous étions soulagés.
Nous allions repartir dans notre maison de vacances, mais le personnel nous a dit qu'il était préférable de garder Lilas en observation cette nuit. Je suis donc restée avec elle. Romain est rentré avec Elia pour qu'elle dorme dans un vrai lit.
Ils nous ont mis dans une salle où plusieurs lits étaient installés. Nous étions que toutes les deux. Elle s'est endormie dans mes bras dans le lit, à bout de fatigue. Je n'étais pas encore rassurée, le fait qu'elle ne parle pas assez bien pour me dire ce qu'elle ressentait m'angoissait. Et s'ils n'avaient pas vu quelque chose sur le scanner, si du sang arrivait par la suite dans sa tête. Bref, je m'imaginais déjà plein de scénarios divers.
Après environ 30 minutes que Lilas se soit endormie, elle s'est réveillée en vomissant à nouveau. J'ai appelé une infirmière, à sa tête elle avait l'air inquiète. Je me suis mise à pleurer en demandant ce qu'on devait faire. C'était la 7ème fois qu'elle vomissait en quelques heures !
Une médecin est venue me voir pour me proposer de la faire examiner par un service pédiatrique. Mais qu'il fallait d'abord que je leur fasse un "deposit" (caution) de 1000$. J'ai dit que je n'avais pas l'argent disponible tout de suite mais que je voulais bien la faire examiner. Ils m'ont répondu qu'ils ne pouvaient rien faire sans le déposit. Je ne connaissais pas le niveau de gravité, mais ils m'ont dit qu'il valait mieux ne prendre aucun risque et le faire. J'étais en pleurs, à bout de nerf, ne sachant plus si on me disait la vérité ou si on voulait uniquement que je paye. J'ai appelé Romain via WhatsApp (important à signaler pour la suite de l'histoire : ni l'un ni l'autre n'avions une carte SIM mexicaine). Il venait à peine de rendormir Elia. Il a contacté Chapka Assurances à nouveau, mais ça ne rentrait toujours pas dans les cases pour l'avance des frais. Il me dit OK pour qu'on paye. Je me rends compte que je n'ai pas le portefeuille sur moi. Au départ je pense qu'on me l'a volé, je suis un peu déboussolée. Je rappelle Romain qui vérifie, il a bien le portefeuille avec la carte bancaire. Il me dit qu'il arrive dans 15 minutes, le temps de mettre Elia dans la voiture et de refaire le trajet.
Romain arrive avec la carte bancaire, il veut en savoir plus. Le médecin lui explique la situation, qu'il faut l'argent pour appeler le service pédiatrique qui se trouve à 1h d'ici. Nous appelons mon beau-frère qui est médecin, pour être sûr d'avoir bien compris ce qu'ils nous disent. Selon lui, on peut attendre demain, mais dans le doute, comme il n'est pas sur place pour voir il nous dit qu'on peut faire l'examen pédiatrique si on préfère. On se dit qu'on va payer, on a trop peur de le regretter si quelque chose de plus grave se produit. Nous n'arrivons pas à faire le déposit, car nous avons dépassé notre plafond hebdomadaire. Nous négocions pour 500$, ils sont OK. A peine le ticket sorti, le médecin prend le téléphone pour appeler le service pédiatrique. L'appel dure tout juste 3 minutes. Ils ne vont pas se déplacer, ils nous recommandent de partir directement aux urgences de Playa del Carmen à 1h en voiture d'ici et de demander à voir un neuropédiatre.
Ils nous proposent une ambulance pour aller plus vite. On réfléchit rapidement et on se dit qu'on veut rester tous les 4 et ne pas être bloqués à Playa del Carmen, surtout que nous n'avons toujours pas de carte Sim mexicaine. D'ailleurs à chaque fois que nous appelons Chapka c'est via notre carte Sim française (au retour on aura la surprise d'une facture de téléphone de 300 euros !).
Nous avons pris la route, il devait être 5 heures du matin environ, les filles dormaient à l'arrière dans la voiture pendant que Romain conduisait à toute vitesse et que je pleurais sans m'arrêter.
Et puis évidemment pour rajouter un peu de piment à l'histoire, au bout de quelques kilomètres des gyrophares arrivent derrière nous. Une voiture de policier nous fait signe de nous arrêter. Ils nous disent qu'on roulait trop vite, directement je me dit qu'on est cuit, mais tellement je suis à bout, je leur explique en pleurant la situation, qu'on est en route pour l'hôpital, qu'il faut qu'on voit un neuropédiatre, je leur tend le résultat du scanner. Gros coup de bol, ils sont compréhensifs et nous laissent partir sans amende.
Le jour se lève doucement, nous arrivons sur Playa del Carmen. Notre téléphone sonne, c'est une médecin en France qui nous appelle suite à notre déclenchement d'accident chez Chapka. Elle nous explique les différents cas de figure qui se présentent à nous, qu'on doit se préparer au pire, que comme c'est une enfant de moins de 2 ans, il faut vraiment faire attention et qu'on allait peut-être devoir faire une opération du cerveau et qu'on ne pourrait pas nous rapatrier avant. Que dans ce cas là nous devrions faire l'opération au Mexique, car c'est dangereux de prendre l'avion si elle a un problème au cerveau. Elle nous dit qu'il y a des bons chirurgiens au Mexique. Elle insiste sur le fait qu'elle préfère nous prévenir au cas où, et qu'elle nous rappellerai une fois qu'on serait aux urgences.
Je suis effondrée, je ne sais même pas comment je fais pour tenir debout. Lilas dort toujours. Nous arrivons à l'hôpital public de playa del Carmen. Il est environ 6h du matin. La salle d'attente est remplie de monde . Nous sommes en pleine explosion du COVID au Mexique. Il y a des cas covid partout. Elia ne peut pas venir avec nous après la salle d'attente. Je suis à bout de nerf. Comme je parle mieux l' espagnol, on décide que je reste avec Lilas et que Romain garde Elia. J'arrive à l'accueil fébrile, la secrétaire n'est pas compatissante du tout et ne fait aucun effort en espagnol, elle parle vite, est saoulée, et me dit de patienter. Je lui demande s'il y a un code Wifi, elle rit, il n'y a pas de WIFI ici, on ne peut pas se donner de nouvelles. On décide d'envoyer Romain chercher une carte Sim mexicaine pour chacun. Je lui donne mon portable, il me donne le sien au cas où (le mien ne fonctionne pas du tout avec ma carte française, alors que pour Romain c'est en hors forfait) et on se dit que dans 1h environ on se débrouille pour se retrouver à l'entrée.
Je suis reçue par un infirmier qui m'écoute et qui me dit de patienter dans une salle avec d'autres enfants accompagnés de leur maman. Et là, il m'explique qu'il va lui faire une perfusion. Lilas s'endort un peu. Au bout d'une heure environ, deux infirmières s'approchent pour lui mettre la perfusion à Lilas, elle hurle et crie. Il l'a tienne de force. Je vois la peur dans ses yeux, elle n'arrête pas de hurler. Ils n'arrivent pas à la piquer au bon endroit, et tentent à plusieurs reprises. Je pleure en même temps, je vois qu'elle est mal et tout se bouscule dans ma tête. Je me dis que c'est peut-être bientôt la fin pour elle, je n'arrive plus à gérer. Je cours vers l'accueil en ouvrant la porte, les infirmiers m'interdisent d'y aller mais je n'ai pas de moyen de contacter Romain. Par chance il est là, on échange les portables avec les nouvelles cartes Sim qu'il vient d'acheter. Je lui demande de prendre le relais et je reste dans la salle d'attente avec Elia. Il découvre Lilas en pleurs toujours avec les infirmiers essayant de la perfuser, ils s'y reprennent encore à 2 fois sans succès. Romain leur demande d'arrêter ce calvaire. Elle s'apaise un peu et mange un peu. Je reviens et échange avec Romain, il doit rentrer à Tulum avec Elia avant midi pour ranger toutes nos affaires dans la maison et rendre les clés puis reviendra ensuite. On me propose une chambre pour installer Lilas en attendant de voir un médecin. Je suis rassurée, elle va un peu mieux, et je peux contacter Romain facilement par SMS. Nous dormons un peu dans la matinée. Vers midi, un médecin français de l'assistance m'appelle, je lui explique la situation, que j'attends de voir un neuropédiatre. Il me demande comment va Lilas, je lui dit qu'elle est en forme, qu'elle se met visiter les couloirs de l'hôpital, qu'elle mange et qu'elle rit. Il me dit que c'est bon signe, que pour lui il n'y a pas de raison de s'inquiéter, que c'était un petit traumatisme crânien, qu'en France on n'aurait pas fait autant d'examens. Je lui explique ma conversation avec l'autre médecin le matin même, et il hallucine, me dit qu'elle n'avait pas à partir aussi loin alors qu'elle n'avait pas d'éléments médicaux devant les yeux, que du coup elle nous a fait nous alarmer pour rien en parlant d'opération du cerveau et de voir un neuropédiatre. Il me conseille juste d'attendre le bilan du médecin, en me rassurant sur le fait que les médecins sont très compétents au Mexique.
Nous passons l'après-midi dans la chambre, je lutte pour calmer Lilas qui ne tient pas en place et qui ne cesse ne courir dans les couloirs malgré les remontrances des infirmières (nous sommes entourés de cas Covid). En fin de journée un médecin vient nous voir pour contrôler à nouveau l'état de Lilas. Tout va bien, elle n'a pas de signe particulièrement alarmant. Il nous dit qu'on va pouvoir repartir le soir mais qu'il ne faut pas trop s'éloigner durant les prochaines 24 heures et nous recommande de ne pas laisser Lilas ne courir pendant les 2 semaines suivantes... autant dire : mission impossible ! J'attends que Romain vienne me récupérer avec Lilas, il a trouvé un hôtel à Playa del Carmen pour deux nuits. Je suis rassurée car Lilas a l'air d'aller vraiment bien. J'appréhende le moment du paiement à la sortie de l'hôpital. Finalement, nous sommes surpris d'être facturés seulement 30 euros pour la journée à l'hôpital, c'est l'avantage du public. Nous quittons l'hôpital vers 20 heures, soulagés mais complètement HS.
Le choc de ces dernières 24 heures nous a épuisé. Nous tombons de sommeil et dormons tous les quatre 15 heures d'affilées. Nous profitons de l'hôtel Vainilla Bed and Breakfast et de la petite piscine pour vraiment nous reposer la journée qui suit. Nous avions vraiment besoin de ce temps de calme et de répit pour reprendre notre voyage.
Conclusion :
Nous avons vraiment vécu un des pire moment de notre vie. Tout s'écroulait autour de nous. Être à l'étranger, se sentir loin de tout, et ne pas savoir quels examens médicaux faire en urgence rendaient la situation très compliquée ! Heureusement, nous avons eu plus de peur que de mal. Nous nous réconfortons en pensant que nous avons eu de la chance et que cela aurait pu être bien pire pour Lilas. Et côté financier, heureusement que nous étions assurés. D'ailleurs, en ce qui concerne le remboursement des frais, cela a pris presque un an : d'abord une partie par la sécurité sociale, puis par notre mutuelle, et enfin par Chapka. Nous ne pouvons que vous recommander de prendre une assurance voyage et d'augmenter les plafonds de dépenses hebdomadaires sur vos comptes bancaires, car on peut vite être bloqué en cas d'urgence vitale. J'espère que ce récit, difficile à raconter pour moi sur le blog, aidera des personnes à ne pas renoncer à leurs rêves de voyage avec leurs enfants. Cette chute aurait pu arriver partout ailleurs dans le monde.
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Après la deuxième nuit à l'hôtel de Playa del Carmen, nous reprenons notre roadtrip direction Bacalar et ses lagunes aux 7 couleurs !
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